COMMENT MATTHIEU STEFANI A CRÉÉ LE MODÈLE LE PLUS PUISSANT DU PODCAST BUSINESS EN FRANCE

Depuis quelques années, un nom revient avec insistance dans l’univers du podcast, de l’entrepreneuriat et de l’influence : Matthieu Stefani. Animateur-producteur du podcast phare Génération Do It Yourself (GDIY), il s’est imposé comme un interlocuteur de poids pour les entrepreneurs, les patrons du CAC40 et les marques en quête de témoignages de réussite. Son format long, souvent deux à trois heures, et sa capacité à attirer des invités de haut niveau ont fait du podcast un véritable « club » d’influence. Cet article retrace son parcours de l’agence digitale à la création mediatico-entrepreneuriale, analyse sa stratégie d’influence et montre pourquoi les grands patrons comme Sébastien Bazin (président-directeur général du groupe Accor) ou d’autres dirigeants du CAC40 s’y pressent désormais.

Origines et parcours : de l’entrepreneuriat à la production média

Matthieu Stefani est avant tout un entrepreneur. Son nom apparaît au début des années 2010 dans l’écosystème digital français, avec la création de son agence digitale Cosa Vostra, fondée en 2013 selon plusieurs sources.  L’agence opère dans le conseil tech, les services digitaux, et revendique un positionnement haut de gamme, auprès de clients importants. Ce passé d’agence lui donne une crédibilité entrepreneuriale avant même d’aborder celui de « podcasteur ».

En parallèle, il lance en 2017 le podcast Génération Do It Yourself.  Le concept est simple mais ambitieux : des interviews longues, approfondies, sans filtre, avec des entrepreneurs, des artistes, des dirigeants, pour comprendre « comment ça marche ». Le positionnement : « nous sommes la moyenne des personnes que nous fréquentons ».  Cette phrase devient une signature.

Son profil se décline alors en trois volets : entrepreneur actif, producteur/média, animateur d’un échange entre pairs. Cette triple casquette offre un terrain d’influence rare : il connaît les enjeux de l’entreprise, maîtrise la création de contenu, et a accès à un réseau effervescent.

Le succès du podcast : format, invités, diffusion et crédibilité

Le format choisit par Matthieu n’a rien de conventionnel : des épisodes de 2h voire 3h, où l’invité est invité à raconter son parcours, ses échecs, ses réflexions, ses outils. Ce format “long-play” contraste fortement avec les capsules rapides souvent privilégiées aujourd’hui. Il permet de plonger dans la matière, d’installer de la confiance, et d’offrir de la valeur aux auditeurs. Le site du podcast indique plus de 890 épisodes à date. 

Le vivier des invités est large : entrepreneurs tech, sportifs, artistes, patrons, voire personnalités publiques. Cette variété enrichit l’audience et donne à chaque épisode une dimension “masterclass”. Le fait que des dirigeants du CAC40 y participent – comme Sébastien Bazin ou d’autres – est un signal fort. On voit de plus en plus les “grands patrons du CAC40” et les dirigeants d’entreprises cotées choisir ce média pour exposer leur vision, leur storytelling, leur marque personnelle.

Au-delà de l’audience, c’est la légitimité qui s’installe. Selon TheMerode, GDIY toucherait jusqu’à 700 000 auditeurs mensuels.  Bien que les chiffres précis ne soient pas tous publics, l’écosystème podcast français reconnaît GDIY comme référence dans la catégorie Business/Entrepreneuriat. 

En matière de diffusion et d’engagement, la stratégie est simple mais efficace :

  • Publication régulière et abondante (des centaines d’épisodes)

  • Multiples plateformes (Apple Podcasts, Spotify, YouTube)

  • Effet réseau : les invités recommandent l’épisode, multiplient la visibilité

  • Endossement implicite : si un dirigeant du CAC40 intervient, cela crédibilise l’émission auprès des annonceurs, des marques, des investisseurs

Ce modèle fait de GDIY un “écosystème média” autant qu’un simple podcast. Pour une marque, y être présent ou y être évoquée devient un signe d’appartenance à un univers premium.

Positionnement, storytelling et impact pour les marques

Le positionnement de Matthieu Stefani est clair : être le “compagnon de route” des entrepreneurs, des décideurs, des créateurs. Il ne se présente pas seulement comme animateur, mais comme pair, comme entrepreneur lui-même. Cette posture crée de l’empathie et de la confiance. Dans une interview, il évoque son rôle d’entrepreneur récidiviste. 

Le storytelling autour du podcast est également cohérent : l’on ne “subit” pas l’interview, on “part à la rencontre” de parcours, on décortique les coulisses, on donne accès à ce qui reste souvent invisible. Le format long permet cette immersion. Cela correspond à une audience exigeante, qui ne veut plus du “fast content” mais de la profondeur.

Pour les marques, plusieurs leviers se dégagent :

  • Positionner la marque dans un univers “entreprise, réflexion, succès” plutôt que dans une posture purement consumériste

  • Utiliser l’audience et le réseau du podcast pour atteindre une cible “haut potentiel”, côté décideurs, entrepreneurs, influenceurs B2B/B2B2C

  • Participer à la valorisation de marque personnelle ou d’entreprise via l’association avec un média reconnu

Le fait que des grands patrons du CAC40 participent intensifie l’effet : cela montre que le podcast est désormais un canal “légitime” pour la communication stratégique des dirigeants. Le fait que Sébastien Bazin ou d’autres choisissent GDIY est un signal à l’ensemble du marché : la prescription est forte, le média est “institutionnel” dans sa modalité.

Ce que cela illustre pour l’évolution du média et de l’influence

Le succès de Matthieu Stefani et de GDIY illustre plusieurs tendances fortes dans l’univers de l’influence et des médias de marque :

  • Le podcast premium consolide sa place comme canal de référence pour les décideurs plutôt que comme simple “loisir audio”.

  • Le format long se convertit en avantage concurrentiel : il crée de la valeur, du temps d’attention, de l’engagement.

  • L’authenticité, la profondeur, la maîtrise éditoriale deviennent des critères de sélection pour les marques qui ne veulent plus uniquement “acheter de l’audience”.

  • Le créateur de contenu devient “media” à part entière, avec sa propre marque, son écosystème, sa légitimité. Dans ce modèle, Matthieu Stefani joue le rôle de pivot.

  • Les marques B2B ou B2B2C se tournent vers ces formats pour dialoguer avec une audience exigeante, instruite, plutôt que vers des formats purement grand public.

Regard Brand Zone

Matthieu Stefani incarne aujourd’hui plus qu’un simple podcasteur ; il est un hub d’influence où se croisent entrepreneurs, dirigeants du CAC40, marques et créateurs. Pour les marques qui veulent s’adresser à une cible « décideurs/entrepreneurs » ce type de média est devenu incontournable. Il ne s’agit plus juste d’être présent mais d’être pertinent : est-ce que mon discours est aligné avec celui du média ? Est-ce que je comprends l’univers dans lequel je m’insère ? Les grands patrons placent leurs prises de parole dans ce canal parce qu’il est crédible, puissant, inédit.

La grille de lecture que je recommande aux marques est la suivante :

  • Identifier les créateurs médias qui ont une légitimité forte dans l’univers cible

  • Vérifier que le format permet une immersion et une compréhension en profondeur

  • S’assurer que la collaboration ne soit pas un simple placement mais une co-construction de contenu ou de discours

  • Dans un contexte où l’attention est fragmentée, privilégier le temps long, l’authenticité, la valeur ajoutée pour l’audience

Il faut retenir que l’ère du format ultra-court “tiktokisé” pour tout dire est concurrencée par des formats plus exigeants qui misent sur le temps, la narration, la pertinence. Matthieu Stefani en est une référence. Pour les marques, la question n’est plus seulement « est-ce que j’apparais » mais « est-ce que j’appartiens » à un univers qui a du sens.

Un article écrit par Benoît Dessaux, le 02 novembre 2025

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