QUE RÉVÈLE LE PREMIER BAROMÈTRE DE L’INFLUENCE COMMERCIALE EN FRANCE
En France, Union des Métiers de l’Influence et des Créateurs de Contenu (UMICC) et le Collectif pour les Acteurs du marketing digital (CPA) publient pour la première fois un baromètre complet de l’influence commerciale, dressant un état des lieux chiffré des volumes, leviers et dynamiques sectorielles du marché. Sur la période du 1er avril 2024 au 31 mars 2025, 47 000 créateurs ont cité 1 000 marques plus de 322 000 fois, soit une mention en moyenne toutes les 1 min 40. Et surprise : seuls 15 % des contenus sont issus de collaborations commerciales, les 85 % restant étant des mentions spontanées.
Un volume exponentiel et une segmentation marquée
L’étude révèle que la majorité des campagnes de merchandising influenceur prennent la forme de gifting : plus de 15 000 campagnes ont généré 321 000 publications, 1,4 milliard de vues et 80 millions d’interactions. Le secteur Beauté/Santé/Hygiène domine avec 67 % des campagnes de gifting et 80 % des posts.
En parallèle, l’affiliation confirme son rôle comme levier de conversion mesurable : environ 1 978 annonceurs ont généré 138,9 millions € de chiffre d’affaires via l’influence, pour 15,7 millions € de commissions versées aux créateurs, soit un ROI moyen de 8 à 9 € par euro investi.
Trois leviers sous tension : gifting, affiliation, plateforme
Le gifting est plébiscité pour sa capacité à générer du contenu organique à faible coût, particulièrement pour les produits visuels ou d’usage fréquent. La beauté, la décoration et la food l’illustrent parfaitement.
L’affiliation incarne la montée en puissance de l’influence comme canal de vente : les créateurs ne sont plus seulement des relais d’image mais des partenaires de conversion.
Enfin, la plateforme devient un choix stratégique : selon le baromètre, Instagram pèse 65 % des créateurs, 73 % des contenus, 58 % des vues et 63 % de l’engagement. TikTok, avec 22 % des contenus, génère 39 % des vues et 35 % de l’engagement, soulignant sa dimension virale.
Une partition sectorielle hétérogène
L’étude révèle de fortes disparités selon les secteurs :
Dans la Beauté/Santé, le taux moyen d’engagement est de 6,1 %.
Dans la Food, le taux monte à 7,2 % et dans la Mode à 11,6 %, preuve de l’efficacité des micro- et nano-influenceurs sur les usages du quotidien.
Le secteur High-Tech affiche un ROI moyen de 9 € pour 1 € investi.
Le Gaming détient le taux d’engagement le plus élevé à 17,5 %, en dépit d’un volume de campagnes encore faible.
Enfin, les univers Décoration et Voyage tirent leur force d’une portée par campagne élevée (200 000 à 246 000 vues en moyenne), illustrant leur caractère inspirant.
Les chiffres forts à retenir
15 000 campagnes de gifting entre avril 2024 et mars 2025.
321 000 publications générées via le gifting.
1,4 milliard de vues et 80 millions d’interactions grâce au gifting.
1 978 annonceurs actifs en affiliation, 138,9 millions € de CA généré, 15,7 millions € de commissions, ROI moyen 8-9 € pour 1 € investi.
85 % des contenus mention de marque non rémunérés (spontanés).
Instagram capte 65 % des créateurs, 73 % des contenus, TikTok 22 % des contenus mais 39 % des vues.
Regard Brand Zone
Ce premier baromètre marque un tournant. L’influence ne se cantonne plus à la portée ou à l’image. Elle s’inscrit dans une logique de performance mesurable, industrialisation des contenus et data-driven. Pour les marques, trois axes s’imposent :
Passer d’une logique d’achat d’influence à une logique de mérite d’influence : 85 % des contenus sont spontanés, ce qui signifie que la désirabilité produit et la communauté du créateur sont déterminants.
Orchestrer le mix plateforme / format selon l’objectif : Instagram pour la couverture, TikTok pour la viralité, micro-influenceurs pour l’engagement et les usages répétitifs.
Intégrer l’influence dans le funnel e-commerce via des dispositifs d’affiliation ou de conversion et non uniquement des activations à coût fixe.
À l’heure où les directions marketing exigent davantage de ROI, ce baromètre installe l’influence comme un canal structuré, compétitif et mesurable. Les marques qui sauront combiner visibilité organique, contenus industriels réutilisables et logique de conversion seront celles qui tireront le meilleur parti de ce nouvel écosystème de l’influence automatique, fluide, mais aussi rigoureux.
Un article écrit par Benoît Dessaux, le 5 novembre 2025
