INOXTAG, KAIZEN ET AU‑DELÀ : LE PLAN STRATÉGIQUE DE FERDINAND MAUPIN

Le 15 septembre, Ferdinand Maupin prend enfin la parole. Pour la première fois, le brand manager d’Inoxtag accepte de sortir de l’ombre, pour raconter ce que construit depuis deux ans l’équipe derrière l’un des projets les plus ambitieux que l’influence française ait connus. Dans Brand Zone, il revient sur son parcours, sa méthode, ses intuitions, et les mécaniques qui ont permis à Inoxtag de franchir un cap : celui de créateur star à celui de phénomène culturel. Le documentaire Kaizen, vu plus de 11 millions de fois en 24 heures, n’est pas une réussite isolée. Il est le résultat d’un travail de fond, rigoureux, stratégique, que Ferdinand Maupin raconte pour la première fois.

UNE NOUVELLE FONCTION POUR UNE NOUVELLE ÈRE

À 30 ans à peine, Ferdinand occupe une fonction encore peu connue mais de plus en plus convoitée : brand manager de créateur. Ni simple manager ni agent, il incarne une approche hybride : entre stratégie de marque, production, influence et coordination globale.

Chez Webedia, il accompagne Inoxtag depuis plusieurs années. Mais c’est véritablement en 2023 que sa vision prend une autre dimension. « Inox avait envie d’un projet qui le dépasse », explique-t-il dans le podcast. La phrase semble anodine, elle est pourtant à l’origine d’une des mutations les plus intéressantes de l’influence française : faire passer un créateur de vidéos de divertissement vers un storytelling de transformation. Du gaming à l’Everest.

LE PARI KAIZEN : DE LA VIDÉO À L’ÉVÈNEMENT

Le projet Kaizen tient en une promesse : “1 an pour gravir l’Everest”. Ce qui aurait pu rester une punchline devient une aventure de plus d’un an, avec entraînements en altitude, tournages dans plusieurs pays, partenariats négociés des mois à l’avance, et diffusion multi-canal.

Le résultat : 11 millions de vues sur YouTube en une journée, des centaines de milliers d’entrées au cinéma, un film acheté par TF1+ puis diffusé à la télévision. Le projet traverse tous les formats, et dépasse de loin la sphère YouTube. On parle ici de contenus narratifs puissants, porteurs de valeurs, construits comme des œuvres.

Derrière cette architecture, on retrouve Ferdinand. C’est lui qui pilote les temporalités, les partenaires, les enjeux médias, les prises de parole. C’est lui qui gère l’équilibre entre authenticité du créateur et exigences des marques. Il faut que ça reste vrai, mais il faut aussi que ça soit structuré. C’est toute la complexité du rôle.

LES MARQUES NE SONT PLUS DES SPONSORS, ELLES SONT DES CO-ACTEURS

Dans Kaizen, on retrouve Nike, Fitness Park, Air Up, Deezer, Orange. Pas pour de simples placements produits. Chacune de ces marques est pensée comme un actant du récit.

« On ne veut plus de logos posés au mauvais moment. Ce qu’on cherche, ce sont des marques qui partagent une ambition. » Ce que Ferdinand explique ici, c’est que l’époque des deals opportunistes est révolue. Les créateurs de cette envergure n’acceptent plus des campagnes « one shot ». Ce qu’ils veulent, ce sont des collaborations créatives, alignées, engageantes sur la durée.

Et les marques le comprennent. Air Up va jusqu’à créer un produit dérivé, inspiré du projet Everest. Fitness Park construit une activation sur plusieurs mois. Deezer crée du contenu musical intégré. Ce ne sont pas des “placements” : ce sont des modules narratifs.

LA STRATÉGIE DERRIÈRE LA VISION

Tout le monde a vu le film. Peu de gens savent comment il a été pensé. Ferdinand détaille dans le podcast les grandes étapes : la prise de décision, le rétroplanning, le storytelling, la sélection des sponsors, la construction du plan média.

Tout commence près d’un an avant la sortie. Il faut convaincre les marques, structurer les coûts, sécuriser la logistique, organiser la diffusion. Il faut penser un modèle économique : billetterie, YouTube, droits, produits dérivés, licensing… Il faut aussi accompagner humainement Inoxtag : préparation physique, coaching mental, calendrier de tournage.

Ferdinand se définit comme un chef d’orchestre. « Mon rôle, c’est de faire en sorte que tout le monde joue juste. » Une phrase modeste. En réalité, il fait bien plus : il scénarise des projets, il fabrique des récits, il orchestre des diffusions, il anticipe les tendances. Il est le producteur stratégique d’un créateur qui ne veut plus seulement faire des vues, mais laisser une trace.

VERS UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE L’INFLUENCE

Ce que Ferdinand construit avec Inoxtag, c’est un modèle d’influence augmentée. Une influence qui ne dépend plus uniquement des plateformes, mais qui s’étend à l’événementiel, au cinéma, au produit, au sens. C’est ce que les anglo-saxons appellent le « brand world ». Ce que Ferdinand fait ici, c’est du brand world narratif, vécu, incarné.

Et c’est une tendance de fond. Les marques, désormais, ne cherchent plus à “acheter” des créateurs. Elles veulent entrer dans leur univers. Y contribuer. Y exister. Ce basculement transforme le métier. Le rôle de brand manager de créateur est en train de devenir l’un des plus stratégiques de toute la chaîne influence.

CE QU’IL FAUT RETENIR

Ferdinand prend la parole pour la première fois. Et ce qu’il raconte est précieux. Il montre que l’influence peut être plus qu’une mécanique de vues. Elle peut être une fabrique de récits. Un terrain d’émotions. Un espace d’ambition.

Aux marques, il dit : « Ne cherchez pas juste un canal, cherchez une histoire à écrire ensemble. »

Aux créateurs, il dit : « Si vous voulez grandir, entourez-vous de gens qui pensent à long terme. »

Aux agences, il rappelle : « Le métier change. Il faut penser plus large, plus lent, plus fort. »

Avec Kaizen, Inoxtag a gravi l’Everest.

Avec lui, Ferdinand Maupin a gravi un autre sommet : celui d’une nouvelle façon de penser la stratégie créateur.

Un article écrit par Benoît Dessaux, 12 septembre 2025

Brand Zone, le média qui décrypte l’influence, les créateurs et les marques

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