PAOLA LOCATELLI : COMMENT LES MARQUES DE LUXE ONT FAIT D’ELLE UN VISAGE INCONTOURNABLE

Et si la nouvelle héroïne du luxe français s’appelait… Paola ? À 21 ans, Paola Locatelli passe du statut de “créatrice qu’on suit” à celui de visage bankable, entre front rows, deals beauté premium et rôles principaux à l’écran. Derrière l’image, une trajectoire nette : storytelling générationnel, engagement sociétal, professionnalisation des contenus et ancrage dans les codes du luxe. Une stratégie qui parle autant aux maisons qu’au public.

DE LA GEN Z AU LUXE : UN POSITIONNEMENT QUI A MÛRI

Paola Locatelli s’est d’abord imposée très tôt sur YouTube, avant d’agréger une audience puissante sur Instagram, TikTok et de revenir à un rythme plus éditorialisé sur YouTube. En 2025, ses métriques la placent dans le haut du panier des talents français : environ 1,9 à 2,0 M d’abonnés sur Instagram avec un engagement autour de 3 % selon SocialBlade, 1,7 M sur TikTok (plus de 70 M de “likes”), et près de 540 k abonnés sur YouTube. Ces ordres de grandeur expliquent la tension de marché autour d’elle : reach massif, affinité jeune, image positive, brand safety élevée. 

Surtout, Paola a construit un récit adulte. Son entrée dans la fiction avec le premier rôle des Liaisons dangereuses (Netflix, 2022) puis sa participation à la série Jusqu’ici tout va bien (2023) l’ont fait basculer du pur statut “influence” à celui d’actrice-créatrice. Cette bascule crédibilise son image auprès des maisons, qui recherchent des visages capables d’exister au-delà du digital. 

Autre pilier : l’engagement. Nommée ambassadrice de l’UNICEF France en janvier 2025 après deux ans d’actions, Paola inscrit sa notoriété dans une mission sociétale. Pour les marques premium, ce socle de sens rassure : cohérence éditoriale, responsabilité, exemplarité. 

L’ÉCOSYSTÈME PAOLA : CODES DU LUXE, CRÉATION ET COMPLIANCE

La crédibilité luxe ne se décrète pas ; elle se prouve. Paola a multiplié les interactions éditoriales avec des maisons de premier plan, en s’installant dans leurs codes visuels et narratifs. Exemple fondateur : son format Vogue France chez Les Fontaines Parfumées, le domaine parfums de Louis Vuitton à Grasse, qui l’ancrait dans l’artisanat du parfum plus que dans le placement de produit. Traduction : éducation à la matière, mise en scène chic, temporalité “slow luxury”. 

Côté beauté, la créatrice publie des contenus identifiés “publicité” avec Dior Beauty, alignés sur les règles de transparence ARPP et sur une grammaire visuelle premium : lumière maîtrisée, routine courte, cadrage serré, tonalité confidence. Ces posts nourrissent une image de consommatrice experte, non pas “égérie hors sol” mais prescriptrice crédible auprès d’une audience qui l’a vue grandir. 

La compliance est ici un différenciateur stratégique : mentions “publicité” claires, storytelling personnel, bénéfices produits explicités. Ce trio rassure les directions juridiques des maisons tout en conservant de la chaleur éditoriale, ce que le luxe exige désormais sur les réseaux.

DU FEED À L’ÉCRAN : QUAND LA FICTION DEVIENT ACCÉLÉRATEUR DE MARQUE PERSONNELLE

Le luxe aime les talents “transverses” capables d’exister en magazine, sur tapis rouge, en TV/plateformes. La trajectoire de Paola coche ces cases. Après Netflix (Liaisons dangereuses en tête) et la série Jusqu’ici tout va bien, elle porte en 2025 son premier grand rôle au cinéma dans Rapide (Faster), long métrage de Morgan S. Dalibert (sortie France le 16 avril 2025, Unifrance). Pourquoi c’est clé côté marques ? Parce qu’un rôle principal déplace la perception : on n’achète plus seulement un reach, on achète un capital de personnage

Effet boule de neige : invitations en front row, contenus backstage, prises de parole presse, et un agenda Cannes/Fashion Weeks où la créatrice navigue entre codes cinéma et codes couture. La mécanique est classique, mais ici bien exécutée : cohérence visuelle (make-up, hair, silhouettes signature), sobriété des captions, et tempo éditorial calé sur les moments forts (teasers, avant-premières, festivals). Résultat : un entonnoir d’attention qui bénéficie aux marques partenaires – beauté, joaillerie, mode, joaillerie fantaisie – autour de ces pics d’audience. 

DISPOSITIF DIGITAL ET EFFICACITÉ : CE QUE DISENT LES CHIFFRES

Sur Instagram, Paola se situe autour de 1,9-2,0 M d’abonnés avec un engagement voisin de 3 %. Lecture marketing : un tiers supérieur d’engagement pour une audience de cette taille est un signal de qualité d’attention. En miroir, TikTok (1,7 M) apporte la couche discoverability et la réassurance “Gen Z native” ; YouTube (≈540 k) sert d’espace narratif long, utile aux marques pour des contenus tutorialisés ou des mini-docs. Dans l’ensemble, l’“empilement de preuves” multiplateformes renforce la valeur perçue en stratégie d’influence premium. 

Côté mécaniques :

Récits en séries courtes (get ready, routine, backstage) optimisent la récurrence.

Alignement produits/persona : skincare et glow (beauté), coupes épurées (mode), accessoires signatures (joaillerie fantaisie) ; codes lisibles du luxe à l’écran.

Transparence publicitaire + ton intimiste = confiance, donc efficacité. Les performances observées dans ce type de dispositifs – lorsque l’histoire personnelle est au cœur – tendent à surperformer les spots scriptés, un pattern déjà documenté sur des campagnes beauté antérieures (bench marché). Ici, la cohérence narrative de Paola en fait un cas d’école.

CE QUE ÇA DIT DU MARCHÉ : VERS DES “VISAGES HYBRIDES” DU LUXE

La montée de Paola illustre un mouvement de fond : le luxe cherche des visages hybrides – créateurs-acteurs-ambassadeurs – capables de porter un univers et non un simple code promo. Trois tendances se confirment :

  1. De la créatrice à l’interprète : la fiction devient une preuve d’autorité culturelle qui élève la valeur ambassadeur. 

  2. De l’audience au capital réputationnel : l’engagement humanitaire (UNICEF) joue le rôle de “sceau” éthique et rend les partenariats plus robustes. 

  3. De la visibilité à la désirabilité : le travail éditorial avec des médias de référence (ex. formats Vogue France autour de Louis Vuitton) inscrit le talent dans une culture du faire et du savoir-faire, si centrale au luxe. 

LE REGARD BRAND ZONE

Paola Locatelli a franchi un cap : de la personnalité sociale à l’actif de marque. Son cas montre que la premiumisation ne vient pas seulement des chiffres, mais d’un triptyque récit personnel solide – preuves culturelles (cinéma, mode) – engagement responsable. Pour les directions marketing :

Choisir un visage, c’est choisir un récit ; on achète une ligne éditoriale, pas un post.

Arbitrer l’authenticité avant le budget ; la consistance narrative gagne toujours sur la durée.

Co-construire des formats éditoriaux (backstage, masterclass, ateliers de savoir-faire) plutôt que des spots décontextualisés.

La prochaine étape logique ? Des capsules co-créées avec des maisons (édition limitée, contenu long premium), arrimées à des temps forts culturels (Cannes, Fashion Weeks, sorties de films). La “businesswoman du luxe” ne se décrète pas : elle se met en scène, se prouve et se mesure — exactement ce que Paola est en train de réussir.

Un article écrit par Benoît Dessaux – 31 août 2025.

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